En juillet, avec Samuel Chabré on a pris le ferry pour la Corse, direction Corte.

Lorsque Samuel et Sylvain étaient passés filmer le Fablab Corti pour la web série Hyperliens, ils avaient identifié un rapport particulier du Fablab au territoire et cela les avait marqué.

Comment les fablabs, espaces protéiformes de socialisation, de conception et de prototypage maillent- ils ce territoire à une échelle humaine ? En quoi ces espaces et celles et ceux qui y passent sont-ils en mesure de proposer de nouveaux imaginaires et de nouvelles pratiques dans un territoire spécifique comme l’île de Corse ? 

Alors on a recueillis des récits de vie, exhumés témoignages et symboles et on les a mis en vis à vis. Cet amoncellement témoigne de l’histoire de l’île et dresse un portrait social, politique et culturel dont les fablabs, constituante récente, semblent incarner un futur possible.

En proposant la vision d’une Corse devenue Fabnazione, on a proposé une projection dans un futur utopique dans lequel les fablabs se sont multipliés et la dotent d’une nouvelle capacité à faire, apprendre, produire collectivement pour affronter les multiples défis de notre temps. 

La restitution prend la forme d’une exposition en deux espaces :

Un premier décrit comme un carnet de voyage les rencontres, les questionnements, et les grandes réflexions qui semblent structurer ce réseau. Un podcast de 10 minutes fait par Samuel guide les oreilles et le regard, tandis que trois tableaux déployés comme une carte mentale habillent la salle des machines dans laquelle est installé le dispositif.

Le second espace regroupe le portrait audio et photographique des quatre fablabs et une table de jeu. Le plateau représente la Corse constituée d’éléments symboliques liés à des contenus audio de scénarios glanés chez les personnes interviewées. Le jeu invite les visiteurs à piocher des cartes et à composer leur propre scénario pour une Corse devenue Fabnazione à l’horizon 2050. 

Je suis désormais membre du collectif Société Nouvelle, qu’on a co-fondé avec Samuel et Sylvain.